BILLET D’HUMEUR.
La France insoumise instrumentalise la question palestinienne pour nourrir son projet de déstabilisation de la vie politique, estime la journaliste Lara Tchekov.
Sous couvert de solidarité avec le peuple palestinien, Jean-Luc Mélenchon et Rima Hassan encourageraient en réalité un rejet profond de la France.

Hier encore, Trenet chantait notre douce France. Elle battait dans nos cœurs, sa langue vivait encore, et Marianne trônait au centre de la République, vivante allégorie de nos valeurs. Aujourd’hui, elle est assaillie. Des militants l’escaladent, la recouvrent sans vergogne de tags, jusqu’à coiffer son sommet d’une banderole « Free Gaza », là où flottait jadis le drapeau tricolore. L’image est révélatrice : la cause étrangère prend la place de la patrie. Et la solidarité internationale, aussi légitime et nécessaire soit-elle, s’est muée en rejet viscéral de la France.
« Notre responsabilité morale est de désobéir pour mettre un terme au génocide »,
clame la députée LFI Rima Hassan.
Une phrase symptomatique d’un nouveau langage politique, dans lequel la France n’est plus défendue, mais accusée et abandonnée à l’hostilité. Où l’on ne parle plus au nom de la République, mais contre elle. Où l’on brandit la désobéissance civile comme vertu. Il y a des mois que la députée arbore un keffieh palestinien à la place de l’écharpe tricolore. Elle, qui siège au Parlement européen au nom du peuple français, semble parler uniquement pour une cause obsédante et exclusive. Mais au-delà, le vide. Silence abyssal. Sans doute un manque de compétences, d’idées, de vision. À ceux qui voient en elle l’avenir du pays : avez-vous perdu la raison ?
Les drapeaux tricolores ont disparu de leurs rassemblements
Récemment, elle a fait parler d’elle non pour une avancée législative utile à nos concitoyens, mais pour une « excursion » en voilier à destination de Gaza ; périple avorté, malgré tout mis en scène comme un acte héroïque. De retour à Paris, c’est sur les ondes de Radio Nova qu’elle s’est empressée de s’exprimer, pimpante, ravie de raconter son escapade maritime. Une heure entière de traversée intérieure, à dérouler le journal de bord d’un voyage inachevé, plein d’intentions mais vide de substance : le tout, à la première personne, évidemment. La France ? Hors sujet. Juste le récit narcissique d’une activiste devenue influenceuse, déguisée en résistante. La réelle souffrance de Gaza sert de décor à une exhibition narcissique.
Pendant ce temps, Jean-Luc Mélenchon poursuit son entreprise méthodique de subversion. Il instrumentalise les colères, flatte les émotions, joue avec les fractures identitaires. Il ne parle plus de République place de la République, il pérore devant le peuple contre lui. Et pour parachever cette mascarade idéologique, il ose, lors du retour de Rima Hassan à Paris, écrire : « Rima à Paris, c’est Victor Hugo de retour de Guernesey ». Victor Hugo : 15 ans à Guernesey. Rima Hassan : 15 heures en Israël. Championne, ma sœur ! Quelle indécence. Victor Hugo fut exilé pour avoir défendu la République contre Napoléon III. À Guernesey, il a souffert, mais il a écrit. Il y a porté la langue française à son sommet avec Les Misérables, Les Contemplations, La Légende des siècles. Exilé, il écrivait : « La France est suprême parce qu’elle est ailée et lumineuse. Être la nation du beau, c’est être la nation du vrai ». Aujourd’hui, ses prétendus héritiers taisent son nom et détournent le regard. Et lorsqu’ils l’évoquent, c’est uniquement pour l’accabler.
Les drapeaux tricolores ont d’ailleurs disparu de leurs rassemblements. En ont-ils honte ?
« La France est le centre du rayonnement moral du monde »,
écrivait encore Hugo.
Mais cette gauche radicale semble vouloir y déplacer ce centre, y substituer d’autres symboles et capitaliser sur les souffrances d’ailleurs pour mieux déserter les espérances ici.
Mais sans un amour sincère de la nation, que reste-t-il ? Une posture, un calcul, un électorat ciblé. Un communautarisme déguisé en vertu. Et pendant ce temps, sous nos yeux, la France s’efface, Rima Hassan la gomme. La France de Chateaubriand, qui écrivait son nom avec la gravité d’un testament. La France de Camus, pour qui la justice valait plus que tout, sans jamais renier les siens ni son pays. La France de De Gaulle, de Clemenceau, de Malraux, qui, dans l’épreuve, faisaient d’elle un seul corps. La France des poètes, des justes, des résistants. Celle qui élevait sans diviser. Aujourd’hui, certains qui prétendent la représenter trahissent ses couleurs. Tout laisse à penser qu’ils ont oublié de l’aimer. Mais l’Histoire, elle, n’oublie rien. Elle se souviendra de ceux qui savaient et qui ont tourné le dos et les yeux pour ne plus voir leur patrie.