La campagne municipale 2026 s’ouvre sur un diagnostic sans fard : le Mont-Dore traverse une crise de confiance. Pour la première fois, une candidate met sur la table un travail massif d’écoute citoyenne, mené pendant six mois, qui révèle un territoire inquiet mais déterminé à se relever. C’est ce que présente l’équipe de Nina Julié, sur son rapport fondé sur 350 réponses à un questionnaire, plusieurs réunions publiques et plus de 140 entretiens individuels .
Une consultation d’ampleur pour comprendre un malaise grandissant
L’objectif affiché était simple : entendre ce que vivent les Mondoriens au quotidien, sans filtre et sans discours technocratique. L’équipe rappelle que « aucune bonne politique ne se construit loin des réalités quotidiennes », une manière d’annoncer la couleur d’une campagne centrée sur le concret. Les habitants évoquent une commune qui perd en attractivité, une fierté locale qui s’effrite et des difficultés qui s’installent durablement. Malgré cela, la consultation montre également une envie profonde de rebondir, comme si une partie de la population refusait de se résigner à voir le Mont-Dore décliner.
La sécurité, première urgence ressentie par les habitants
Si une thématique domine l’ensemble du rapport, c’est bien celle de la sécurité. 95 % des participants affirment qu’il s’agit de la priorité absolue, un chiffre qui ne laisse aucune ambiguïté. Les mots employés par les habitants traduisent une inquiétude devenue ordinaire :
On ne se sent pas en sécurité avec tous ces cambriolages
confie l’un d’eux. Un autre estime qu’« il faut sanctionner les parents » lorsque les mineurs multiplient les actes de délinquance .
Les données recueillies confirment ce ressenti. Le Mont-Dore présente la plus forte proportion de mineurs impliqués dans les atteintes aux biens de toute la province Sud, avec 45 % des infractions de ce type commises par des jeunes en 2023. Ce constat nourrit une demande de fermeté. Une large majorité d’habitants souhaite l’instauration de sanctions municipales ciblant les jeunes délinquants, mais aussi la possibilité de réduire certaines aides sociales lorsque la responsabilité parentale fait défaut. Le dossier souligne également que la présence renforcée des gendarmes à Saint-Louis ne peut être considérée comme une solution durable, un avertissement qui résonne comme un appel à une politique municipale plus solide et plus cohérente.
Une économie fragilisée et une commune qui perd son dynamisme
La deuxième préoccupation majeure concerne l’emploi et l’activité économique. Dans leurs témoignages, plusieurs habitants parlent d’un territoire qui se vide de sa vitalité commerciale. L’un d’eux résume la situation d’une phrase :
Mon entreprise est au bord du précipice
Un autre constate que « les commerces ferment un par un » .
Les chiffres illustrent cet effritement : 8 % de la population du Mont-Dore ont disparu depuis 2019, plus de 360 emplois privés ont été perdus en un an, et 1 700 radiations ont été enregistrées entre début 2023 et début 2025. La commune fonctionne de plus en plus comme un territoire-dortoir, où 63 % des actifs travaillent ailleurs. Beaucoup estiment que la municipalité doit soutenir davantage les entreprises locales, faciliter l’accès au foncier et redynamiser les zones d’activités, notamment dans le Nord de la commune. L’enjeu est de taille : rétablir un cycle économique vertueux pour éviter que le Mont-Dore ne devienne un territoire de transit plutôt qu’un pôle de vie.
Une image qui se dégrade et une identité à reconstruire
La consultation met également en lumière un problème plus diffus : la perte de rayonnement et de fierté locale. Un habitant raconte que
même pour un déjeuner, nos amis ne veulent plus venir
Un autre insiste :
Le Mont-Dore mérite mieux que la mauvaise image qu’on lui colle
Ces témoignages expriment un malaise qui dépasse les simple questions de sécurité ou d’économie : il touche à la réputation et à l’attractivité sociale de la commune.
Face à cela, les habitants réclament une vie culturelle et sportive plus dynamique, davantage d’événements fédérateurs et un centre culturel repensé en profondeur. La candidate Nina Julié propose d’ailleurs une stratégie axée sur trois piliers, le sport, la culture et l’identité mondorienne, convaincue que la préparation des Jeux de Brisbane 2032 peut ouvrir de nouvelles opportunités pour les clubs et les jeunes talents. L’enjeu est clair : faire du Mont-Dore un lieu où l’on a envie de vivre, de sortir, et de rester.
Une rupture attendue dans la manière de gouverner
Si les constats sont forts, le message concernant la méthode de gouvernance l’est tout autant. Beaucoup de Mondoriens expriment une attente très nette vis-à-vis de leurs élus. « On veut voir plus souvent nos élus », explique un participant. D’autres insistent sur l’importance d’être traités de manière équitable : « On veut que tout le monde soit traité pareil ». Plusieurs témoignages vont plus loin, affirmant qu’« on ne peut plus continuer comme avant » et qu’« il est temps que ça change » .
La consultation montre que les habitants souhaitent une municipalité plus proche, plus transparente, mais aussi plus ferme lorsque les règles ne sont pas respectées. Cette demande de rupture nourrit le slogan choisi pour la campagne : « Il est temps ! », emprunté aux formules spontanées des habitants eux-mêmes. L’idée est d’ouvrir une nouvelle étape, de restaurer la confiance et de replacer les Mondoriens au cœur de l’action publique.
Une campagne qui s’organise autour des propositions citoyennes
Le dossier de presse annonce désormais la mise en place d’un comité de rédaction et la publication prochaine de deux documents : un programme de campagne complet et un « recueil Mondorien » reprenant l’ensemble des propositions jugées pertinentes. Une tournée dans tous les quartiers doit ensuite se tenir entre mi-janvier et mi-mars 2026, afin de présenter les engagements et de prolonger le dialogue entamé.

















