Face aux interventions incessantes d’Ersilia Soudais et aux prises de parole intempestives d’Aymeric Caron, le président de la commission d’enquête sur la neutralité, le fonctionnement et le financement de l’audiovisuel public a perdu son calme à plusieurs reprises ce mercredi.

Après un peu plus de trois heures d’audition, les esprits ont commencé à s’échauffer cet après-midi à l’Assemblée nationale. Frustrée par la réponse négative de la présidente de France Télévisions à propos d’une éventuelle « collusion entre la macronie » et la société de télévision publique, la députée insoumise a haussé le ton, coupant tour à tour la parole au rapporteur Charles Alloncle (UDR) et au président de la commission d’enquête sur l’audiovisuel public, Jérémie Patrier-Leitus (Horizons). Tant et si bien que ce dernier a fini par sortir de ses gonds pour mettre un terme à ses cris.
« Madame Soudais, si vous voulez donner une image lamentable des députés de cette Assemblée, c’est votre droit. Moi, je ne suis pas président d’une commission d’enquête qui donne une image lamentable de notre Assemblée nationale », s’est emporté l’élu du Calvados. « On se calme immédiatement », l’a-t-il avertie, rappelant avoir « fait en sorte » qu’elle obtienne une réponse. Et de couper court, avant une suspension de séance : « Allez, on avance », tout en adressant une flèche à Aymeric Caron, qui s’était lui aussi permis une prise de parole intempestive plus tôt dans l’après-midi.
« Ce n’est pas un procès »
Pour le député apparenté LFI et candidat à la mairie du 18ᵉ arrondissement de Paris, c’est le traitement de la guerre à Gaza par France Télévisions qui a déclenché une tirade interminable. « Nous ne sommes pas ici dans une réunion de l’Arcom ou un tribunal politique. Ce n’est pas un procès », a dû lui rappeler plusieurs fois le président de la commission. Et de lui intimer, visiblement agacé : « On est regardé en ce moment par les Français. Donc, est-ce qu’on peut essayer deux minutes d’avancer dans les discussions ? ».
L’audition de Delphine Ernotte aura duré en tout près de 4 h 30 et donné lieu à de nombreuses incartades, mais finalement peu de réponses sur la neutralité de France Télévisions et sa gestion financière… La semaine prochaine, Sibyle Veil, la patronne de Radio France, devra se confronter à son tour aux questions des 30 députés, issus de tous les partis, de la commission. Reste à voir si elle sera plus loquace que sa consœur…
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