Sur les ondes d’Océane FM, le coup de gueule du jour a résonné comme un cri du cœur. Une auditrice, excédée, s’en est prise à la nouvelle loi rendant obligatoire le puçage des animaux domestiques. Son ton, sans détour, a frappé les auditeurs :
Ils fument quoi, là-haut ?
Sous sa colère, un malaise bien réel : celui de familles modestes, déjà étranglées par la vie chère, qui voient dans cette mesure une contrainte de plus, sans aucune contrepartie pour la protection animale.
« Ils vont nous obliger à payer pour pucer nos chiens et chats ! »
Ils vont nous obliger à payer une puce obligatoirement. C’est qui qui va s’enrichir ? Les vétérinaires ou tous ceux-là ?
L’auditrice dénonce une mesure jugée absurde et déconnectée du terrain. Pour elle, cette obligation pénalise les foyers les plus modestes :
Imaginez un mec avec un revenu modeste, il a cinq chiens, quatre chats, des poules, des canards… il va faire comment ?
Ce témoignage illustre une angoisse bien présente dans les foyers calédoniens : la peur que l’amour des animaux devienne un luxe. Car au-delà de la puce, c’est tout un système de soins, de vaccination et de suivi vétérinaire qui devient hors de portée pour beaucoup.
La fourrière dans le viseur : “Ils les massacrent, ils les tuent”
L’auditrice poursuit, la voix tremblante d’indignation :
Pourquoi ne pas voter une loi pour justement protéger les animaux ? Pas que la fourrière les massacre et les tue
Les mots sont crus, mais la réalité qu’ils pointent est tristement connue : trop d’animaux errants sont capturés puis euthanasiés, faute de moyens, de structures d’accueil ou d’adoptions. Sur le plateau, les animateurs acquiescent. Le débat s’élargit alors à la responsabilité collective : les autorités, la fourrière, les citoyens. Chacun semble d’accord sur un point : le problème n’est pas le puçage, mais la brutalité du système.
L’auditrice réclame une refonte totale :
Que la fourrière ait obligation de soigner les animaux, de les nourrir, de les rendre adoptables. Que les amendes servent à ça !
Derrière la colère, il y a une logique : éduquer plutôt que punir, protéger plutôt que taxer.
“Protégez, ne punissez pas” : un appel à la raison
Laissez un peu nos animaux tranquilles, sauvez-les au lieu de vouloir les massacrer, les détruire.
Cette phrase, prononcée en direct, a résumé à elle seule le sentiment partagé par de nombreux auditeurs : la politique animale locale manque d’humanité.
La mesure du puçage obligatoire, présentée comme une avancée de traçabilité, devient dans les discours une mesure punitive. Dans un territoire où le pouvoir d’achat s’érode, où les refuges débordent et où les associations manquent de subventions, imposer une contrainte financière supplémentaire sans accompagnement apparaît comme un contresens total.
L’auditrice, dans une envolée quasi militante, lâche :
Peut-être que les dinosaures devraient revenir et faire le ménage dans tout ça !
Quand la colère devient engagement
Je suis hippie, laissez un peu la population d’en bas essayer de faire des bonnes choses, au lieu d’imposer encore des trucs à payer, payer et payer encore
Dans cette dernière tirade, c’est tout un peuple qui parle : celui des petits éleveurs, des amoureux des bêtes, des habitants des tribus ou des quartiers populaires, pour qui le chien n’est pas un bien de consommation, mais un compagnon de vie.
Peut-on surtout : peut-on prétendre aimer les animaux tout en punissant leurs maîtres ?
La loi du bon sens
En quelques minutes, une auditrice aura mis des mots sur ce que beaucoup pensent tout bas : la protection animale ne doit pas devenir un impôt déguisé.
Oui, identifier les animaux errants est nécessaire. Mais cela ne peut se faire sans aide, sans pédagogie, sans compassion.
Car dans cette colère, il y a aussi de la tendresse : celle d’une Calédonie qui, malgré tout, aime profondément ses bêtes.















