Il dit vouloir la paix, mais fait planer l’ombre du 13 mai. Dominique Fochi, sur le plateau du JT de NC 1ère, a joué une partition risquée : celle du dialogue sous tension.
L’Union calédonienne face au mur du consensus
Invité du JT de NC 1ère, Dominique Fochi, secrétaire général de l’Union calédonienne et figure du FLNKS, a martelé que le report des élections provinciales n’a aucun sens sans consensus. Pour lui, « il faut arrêter la mascarade ».
Il a rappelé que le congrès du FLNKS du 9 août 2025 a formellement rejeté l’accord de Bougival, qualifié de texte « dans la France ». Fochi exige donc la tenue des provinciales avant la fin de l’année, au nom de la légitimité démocratique. Mais derrière l’argument institutionnel, un autre message s’est glissé : celui d’un mouvement indépendantiste frustré, convaincu d’être mis de côté par Paris et par les loyalistes.
Entre mise en garde et menace voilée
C’est le cœur de l’entretien. Relancé à plusieurs reprises par le journaliste sur le risque de retour à la violence, Fochi n’a jamais répondu clairement. À la question : « Ces propos ne sont-ils pas perçus comme des menaces ? », il s’est contenté d’un :
Ce n’est pas des menaces, c’est un appel au bon sens. Les causes produisent les mêmes effets.
Une formule habile, mais ambiguë. En refusant de condamner explicitement toute nouvelle flambée, Fochi laisse planer l’idée d’un engrenage possible. Comme si les troubles du 13 mai 2024 pouvaient servir de précédent légitimant : si l’État répète ses erreurs, le pays pourrait revivre le même scénario. C’est une rhétorique à double détente : la main tendue du « dialogue », mais avec un poing serré derrière le dos.
Une stratégie d’intimidation douce
Dominique Fochi maîtrise son langage, mais ne désamorce rien. Il instrumentalise la mémoire du 13 mai pour rappeler que l’explosion sociale reste possible, sans en assumer la responsabilité. En politique, c’est la stratégie de la tension contrôlée : agiter la peur du chaos pour peser sur la négociation, tout en se présentant comme artisan de paix.
Face à lui, les gens dénoncent un discours qui frôle la pression psychologique, et un double langage qui pourrait nourrir à nouveau les braises de la défiance.


















