Chaque année, le test de culture générale de Miss France fascine autant qu’il amuse. En Martinique, les 30 candidates de l’édition 2026 s’y sont pliées, entre stress, éclats de rire et quelques réponses lunaires devenues traditionnelles. L’exercice est sérieux : il évalue logique, actualité, histoire et connaissances générales. Mais il révèle aussi les décalages, les automatismes, et parfois les lacunes d’une génération exposée en permanence au regard du public.
Au-delà des perles, ce test dit quelque chose de Miss France : un concours où l’apparence compte, mais où la culture générale devient un marqueur d’exigence.
Un examen ritualisé, scruté et… redouté
Le 11 novembre, les candidates ont affronté un questionnaire sans grandes nouveautés : logique, actualité, histoire, géographie. La dictée, autrefois instaurée par Sylvie Tellier, n’était plus au programme, mais un moment inédit s’est glissé dans l’épreuve : Frédéric Gilbert, président de la Société Miss France, a corrigé l’ensemble du test à l’oral, immédiatement après la fin du devoir.
Un changement notable qui a mis en lumière les points forts et les points faibles sans filtre. Les candidates, souvent réticentes à commenter leurs erreurs, ont préféré souligner un test « abordable » pour celles qui suivent l’actualité. Certaines ont même reconnu une progression par rapport à l’an passé, signe que Miss France ne se résume plus à un simple concours de beauté.
Des réponses solides… et quelques pièges bien sentis
Dans l’ensemble, les participantes se sont montrées appliquées :
- elles connaissent la capitale de l’Ukraine ;
- savent situer la chute du mur de Berlin ;
- identifient le dernier vainqueur de la Ligue des champions ;
- et maîtrisent l’entrée au Panthéon de Robert Badinter en octobre 2025.
Mais certains pièges ont fonctionné à merveille, notamment les dates ou les nuances de culture populaire. Beaucoup ont affirmé que Camille Cerf avait été élue Miss France en 2015. Techniquement vrai… mais inexact : elle a été élue en décembre 2014, pour le titre 2015.
Même erreur collective autour du Youtubeur français le plus suivi. Pour la majorité : Squeezie.
La bonne réponse était Tibo InShape, qui l’a dépassé récemment.
Ces confusions, anodines en apparence, montrent que le test exige précision et attention, deux qualités essentielles lorsqu’on représente une région, puis un pays.
Les perles : entre spontanéité et déconnexion
Comme chaque année, les perles ont marqué l’épreuve. Certaines resteront dans les annales pour leur audace, d’autres pour leur naïveté :
- À la question « Quel peintre a donné son nom à une couleur ? », une candidate a répondu « Monet, le bleu Monet », oubliant momentanément Yves Klein.
- Une autre a expliqué que les abeilles « pollonisent » les plantes… une créativité lexicale qui prête à sourire.
- Plusieurs ignoraient que Jane Goodall avait travaillé sur les chimpanzés.
- D’autres pensaient qu’une année bissextile comptait… 364 jours.
- Et l’expression « rira bien qui rira le dernier » est devenue « rira… en dernier ».
L’un des moments les plus marquants concerne la géographie locale. Une candidate, sûre d’elle, a cité la Soufrière… en Martinique. Une erreur de taille : le volcan emblématique local est bien la montagne Pelée, tandis que la Soufrière se trouve en Guadeloupe.
Enfin, une candidate a demandé, face à la question sur l’IVG inscrit dans la Constitution en mars 2024 : « C’est quoi l’IVG ? ». Une méconnaissance d’un sujet pourtant très médiatisé.
Ces écarts rappellent que la culture générale n’est pas un long fleuve tranquille. Elle nécessite un minimum d’ancrage, de curiosité et d’ouverture.
Les meilleures copies : une hiérarchie assumée
Comme chaque année, le classement est tombé :
- Alice De Lima Guimaraes (Miss Auvergne) se détache nettement avec 18/20.
- La deuxième place est partagée entre Lou Lambert (Miss Languedoc) et Agathe Michelet (Miss Poitou-Charentes), toutes deux à 15,5/20.
Ce trio rappelle que derrière les clichés, certaines candidates arrivent avec une solide préparation. Le concours ne récompense pas seulement la prestance, mais aussi la capacité à représenter la France par la parole et la connaissance.
Zoom sur la candidature de la Nouvelle-Calédonie
Juliette Collet, élue Nouvelle‑Calédonie lors de la cérémonie du 5 septembre 2025, âgée de 22 ans, cette nouvelle candidate va tenter de porter la voix du caillou à l’échelle nationale.
En revanche, aucune source officielle n’a communiqué sa note au test de culture générale des 30 candidates ce 11 novembre. Elle ne figure donc pas dans le palmarès public des meilleures copies.
Le test de culture générale de Miss France 2026 confirme une tendance : le concours veut maintenir une exigence intellectuelle. Entre erreurs savoureuses, pièges redoutables et réussite éclatante pour certaines, l’épreuve reflète un mélange d’enjeux médiatiques, de culture populaire et d’attentes nationales.
Au-delà des moqueries, il faut y voir un moment révélateur : celui d’une jeunesse diverse, exposée, qui navigue entre connaissances sérieuses et approximations parfois surprenantes. Une photographie imparfaite, mais authentique, d’une génération sous les projecteurs.
@TL















