Malgré un léger sursaut de l’indicateur du climat des affaires, l’économie calédonienne peine à se redresser après les émeutes de 2024 et la crise persistante du nickel.
Une stabilisation fragile dans un contexte post-crise
L’indicateur du climat des affaires (ICA) a progressé de +2,7 points au 1er trimestre 2025, mais reste très en deçà de sa moyenne de long terme, à seulement 81,9. Cette hausse timide ne traduit pas une reprise économique, mais une forme de stabilisation à un niveau extrêmement dégradé. Les stigmates des émeutes de mai 2024 pèsent encore lourd : chômage en forte hausse, services sociaux sous tension et dépendance accrue à l’aide métropolitaine.
Des indicateurs toujours au rouge : investissement, emploi et consommation
L’investissement des entreprises reste bloqué, avec un solde d’opinion très négatif (-2,2). Les crédits accordés aux entreprises et aux ménages chutent fortement, illustrant une perte de confiance. La consommation des ménages recule également (-14,2 % des paiements CB sur un an), et les signes de précarité se multiplient : surendettement, incidents bancaires, chômage en forte hausse (près de 6 000 personnes concernées).
L’emploi salarié privé s’effondre (-17,4 % en 2024), et les tensions sur la trésorerie des entreprises restent vives. Les perspectives à court terme sont faiblement encourageantes, avec une majorité d’entreprises encore pessimistes sur leur avenir.
Secteurs clés en difficulté, tourisme à la peine, nickel en crise
Le nickel, pilier de l’économie locale, traverse une crise historique. Malgré un rebond ponctuel de la production métallurgique début 2025, les exportations chutent sur un an (-45,8 %), et les cours restent bas. Le BTP, déjà sinistré, ne redémarre que timidement. Le tourisme international reste quasi absent : -62,5 % de touristes de séjour par rapport à début 2024. Seuls les croisiéristes et les Calédoniens eux-mêmes voyagent un peu plus.
Dans l’agriculture, les filières élevage, crevette et thon voient leurs volumes baisser nettement, malgré un léger regain d’optimisme des professionnels.
Le climat économique de la Nouvelle-Calédonie reste très détérioré. Si quelques signaux faibles laissent entrevoir une lente stabilisation, la reprise reste incertaine et les tensions multiples : sociales, financières, sectorielles. Le territoire reste suspendu à l’issue des discussions institutionnelles et au soutien venu de l’extérieur.