La gendarmerie de Nouvelle-Calédonie poursuit sa lutte contre les stupéfiants avec une détermination qui ne faiblit pas. Lors d’une patrouille récente à Houaïlou, les militaires ont mis au jour ce que beaucoup qualifient désormais de « véritable production industrielle » de cannabis. Trois champs découverts coup sur coup, et un bilan sans équivoque : 5 220 pieds arrachés, deux camions mobilisés pour tout évacuer, et le renfort d’unités spécialisées pour sécuriser l’opération.
Une découverte qui illustre, une fois encore, l’ampleur prise par les plantations sur la côte Est, où chaque nouvelle opération révèle des superficies toujours plus vastes. Les gendarmes, eux, ironisent en parlant de « recensement agricole », tant les pieds semblent se multiplier plus vite que les interventions.
Le cannabis se développe, la coke s’intalle
Car derrière la problématique du cannabis, connue de longue date en Nouvelle-Calédonie, se cache désormais un phénomène autrement plus grave : la circulation massive de cocaïne sur l’ensemble du territoire.
Ces dernières semaines, la Dépêche de Nouméa révélait en exclusivité que Maré avait été frappée par une nouvelle vague d’échouages. Des kilos de cocaïne, découvert à Kaéwatine sur la plage de Céni, n’est en réalité que la partie émergée d’un iceberg inquiétant. Les forces de sécurité locales savent qu’il y a beaucoup plus : Une situation qui met l’île sous pression.
L’île des Pins, symbole d’une inquiétude montante
À l’île des Pins, le constat est encore plus alarmant. Les quantités récupérées dépassent largement ce qui avait été officiellement annoncé au début de l’affaire. Les habitants ont découvert des centaines de kilos, aujourd’hui disséminés dans la végétation, enfouis dans le sable ou stockés sur des terrains isolés. Une telle masse de produit pur bouleverse profondément l’équilibre local : multiplication des risques de revente, installation de réseaux, et menaces pesant sur les populations.
Les autorités le savent : chaque paquet échappant aux saisies alimente un marché parallèle déjà survolté, et fragilise encore davantage des communes qui n’ont ni les moyens ni la structure pour absorber un tel choc.
Un territoire sous pression, une gendarmerie sur tous les fronts
Face à ces trafics, le cannabis cultivé localement et la cocaïne importée, volontairement ou par échouage, les gendarmes multiplient les opérations, mais la difficulté reste immense. La destruction immédiate des cultures, comme à Houaïlou, n’est qu’un volet du travail. Le reste se joue dans une course contre la montre : empêcher que la cocaïne retrouvée par les habitants ne tombe dans d’autres mains, éviter que les réseaux ne s’implantent durablement, et maintenir une présence constante sur des zones vastes et parfois difficiles d’accès.
La gendarmerie l’affirme : le combat contre les stupéfiants est total. Mais la réalité est désormais claire : la Nouvelle-Calédonie n’est plus seulement un terrain d’usage ou de petite culture. C’est un réservoir involontaire de drogues douces, et dures, et un territoire où la vigilance n’a jamais été aussi cruciale.
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