Le classement sans suite des plaintes visant le général Frédéric Marchi-Leccia marque un tournant dans une affaire qui aura durablement secoué la sécurité civile. Son avocate, Me Nathalie Lepape, salue une décision attendue mais accuse « une cabale orchestrée dans la précipitation ». Une cabale qui, en s’attaquant à un général de ce rang, reconnu pour sa probité et son parcours irréprochable, n’a fait qu’ouvrir la boîte de Pandore d’un système longtemps resté sous silence. Car derrière les attaques menées par une bande de pieds nickelés, c’est désormais tout un mode de gouvernance, ses zones d’ombre et ses arrangements internes qui se retrouvent exposés au grand jour. Une séquence judiciaire qui, au-delà du soulagement apparent, laisse derrière elle un territoire interrogatif sur la gouvernance et l’ambiance interne de l’institution.
Le classement sans suite, une délivrance… tardive
Après neuf mois de procédure, le parquet a conclu à l’absence d’infraction, écartant à la fois les accusations de détournement de fonds publics et celles de harcèlement moral. Pour Me Lepape, l’issue ne fait que confirmer ce qu’elle déclarait dès la suspension de son client :
Personne ne pouvait douter de la probité et de l’honnêteté du général Marchi-Leccia
Le général, lui, ressort « submergé au départ par un sentiment d’écœurement », laissant entrevoir l’impact personnel d’une mise en cause prolongée.
Des accusations qualifiées de “coquille vide”
L’avocate dénonce avec virulence la nature même des plaintes déposées contre son client. Elle rappelle que l’enquête de la brigade financière « a été classée pour absence d’infraction » et insiste : « La plainte déposée était une coquille vide ».
Selon elle, un minimum de vérification aurait suffi à éviter la mise en cause d’un haut responsable public. Un constat qui, pour l’entourage du général, illustre une défaillance profonde dans la chaîne de décision.
Une enquête incapable d’établir le harcèlement moral
Interrogée sur la difficulté de prouver l’absence de harcèlement, Me Lepape insiste sur la robustesse de leur dossier :
Nous avons apporté toutes les preuves nécessaires aux enquêteurs
Elle souligne également l’importance d’un élément qu’elle juge déterminant : « Le soutien qu’ont apporté les subordonnés du général à sa cause ». Un signal, selon elle, du discrédit total des accusations initiales.
Pour l’avocate, le classement ne règle en rien la situation administrative et humaine de son client. Elle l’assure :
Oui, il est complètement blanchi. Et nous n’allons pas en rester-là
Avec un salaire suspendu depuis juillet, des dommages personnels importants et une réputation atteinte, le général entend désormais faire valoir ses droits devant le tribunal administratif.
Une procédure administrative explosive en perspective
La défense accuse sans détour les autorités locales d’avoir manqué à leurs obligations. Me Lepape affirme :
Le gouvernement n’a respecté aucune des procédures, y compris les droits à la défense
Elle annonce une offensive juridique large : actions en diffamation, recours administratifs et recherches de responsabilité concernant ceux qu’elle qualifie de « délateurs ».
Les plaintes, déposées par son adjoint, n’ont jamais été accompagnées d’explications suffisantes selon la défense.
Nous nous interrogeons sur les raisons pour lesquelles ces plaintes ont été déposées et par qui
martèle Me Lepape. L’objectif est désormais d’identifier les acteurs à l’origine de ce qu’elle décrit comme une « cabale » ayant détruit la carrière d’un haut responsable public.
Huit mois de soupçon qui interrogent l’institution
L’avocate n’hésite pas à qualifier cette affaire d’« horrible », rappelant que « c’est toute sa carrière qui a été mise entre parenthèses et ruinée ».
Un constat qui met en lumière des dysfonctionnements internes majeurs, alors même que la sécurité civile a connu, ces dernières années, crises successives, catastrophes naturelles et tensions opérationnelles.
Si la décision du parquet soulage, elle ne suffit pas à effacer les stigmates.
C’est fini et en même temps ce n’est pas fini
explique l’avocate. Elle évoque des conséquences personnelles lourdes : isolement, interrogations du public, méfiance sociale. « Les gens se disent : s’il y a eu ça, il reste peut-être quelque chose », regrette-t-elle.
Une ambiance délétère à la sécurité civile
Interrogée sur les plaintes déposées contre l’ancien adjoint du général, Me Lepape refuse tout amalgame.
Nous avons appris ces plaintes par la presse
assure-t-elle. Elle n’en demeure pas moins préoccupée pour la sécurité civile : « C’est inquiétant pour les Calédoniens ». Elle rappelle que son client a géré Covid, feux de forêts et crises majeures, et s’interroge sur la continuité opérationnelle.
Blanchi mais encore loin d’être restauré, le général Marchi-Leccia s’apprête à mener un nouveau combat, cette fois pour son honneur et son poste. Dans un contexte où la sécurité civile joue un rôle vital pour la Nouvelle-Calédonie, l’affaire soulève des questions profondes sur la gouvernance, les tensions internes et la manière dont sont traitées les accusations au sein des institutions publiques.
Comme le résume Me Lepape :
Heureusement que la justice est là. Sans elle, mon client aurait été cloué au pilori
Ce que La Dépêche va désormais révéler
Depuis plusieurs mois, La Dépêche de Nouméa enquête en profondeur sur ce dossier explosif. Et une chose apparaît clairement : derrière la mise en cause du Général, se dessine une mécanique bien plus vaste, bien plus sombre, et surtout bien plus organisée qu’on a voulu le faire croire.
Nous allons apporter des éléments précis, datés, étayés, pour éclairer l’opinion publique sur l’innocence du Général, mais aussi et surtout pour mettre en lumière le rôle déterminant de plusieurs acteurs locaux qui ont participé à une véritable cabale.
Parmi eux :
Alcide Ponga, président du gouvernement, dont les décisions et les silences interrogent.
Alexandre Rossignol, usurpateur de fonction et élément central du dispositif.
Gwenval Cambon, cheville ouvrière discrète mais indispensable.
Victor Lethezer, pièce maîtresse de ce que certains, au sein même des institutions, appellent déjà “le casse du siècle”.
Un objectif commun semble relier ces protagonistes : prendre la main sur la sécurité civile, entre copains, dans une logique d’entre-soi, et au final sur quelque chose de bien plus large : la sécurité de tous les Calédoniens.
Mais pour cela, il fallait d’abord se débarrasser du Général.
Nous allons faire la lumière, toute la lumière. Et surtout, nous tenons plus que tout à rétablir la probité du Général, victime d’une équipe de barbouzes locaux qui a tenté de transformer la sécurité civile en un instrument de pouvoir, loin de toute transparence et loin de l’intérêt général.
La suite arrive. Et elle promet d’être décisive.


















